Les associés d’une société civile immobilière jouissent de nombreux droits, mais ils sont également titulaires de plusieurs obligations. La plus importante d’entre elles est la contribution aux dettes sociales. On la connaît également sous l’appellation « responsabilité ». Alors, quelle est l’étendue de la responsabilité des associés de SCI ? Voici la réponse.
Responsabilité des associés de SCI : les grands principes
Le code civil prévoit que les associés « répondent indéfiniment des dettes sociales à proportion de leur part dans le capital social » (article 1857). Décortiquons ces termes pour mieux comprendre en quoi consiste la responsabilité des associés d’une SCI.
La responsabilité des associés de SCI est indéfinie
Tout associé de SCI doit contribuer aux pertes, s’il y en a. Cette contribution personnelle est sans limite. Cela signifie que, contrairement aux associés de sociétés à responsabilité limitée (SARL ou SAS par exemple), un associé de SCI expose son patrimoine personnel. Il peut être contraint de rembourser des dettes sociales impayées.
Rappelons qu’un associé de société civile doit obligatoirement contribuer aux pertes et au passif social, s’il y en a. Aucune clause des statuts ne peut venir supprimer cette obligation. Le créancier peut toutefois renoncer à son droit et ne pas poursuivre individuellement les associés.
La contribution s’effectue en fonction de la participation de chacun
Les associés d’une SCI (au moins 2) détiennent chacun un certain nombre de parts sociales et c’est le taux de participation au capital social qui détermine leur quote-part de contribution au passif social. Ce dépend des apports effectués par chaque personne.
En pratique, les statuts de la SCI doivent obligatoirement recenser tous les apports effectués (en numéraire et/ou en nature) ainsi que le nombre de titres attribués à chaque associé. L’associé apporteur en industrie détient la même participation que l’associé qui a effectué le plus faible apport d’argent ou de bien.
Il n’existe pas de solidarité entre les associés de SCI
La responsabilité des associés d’une SCI est indéfinie, mais elle n’est pas solidaire. Cela signifie que les créanciers qui veulent les poursuivre doivent réclamer à chaque associé sa participation. Ils ne peuvent pas, contrairement aux créanciers d’associés de SNC par exemple, attaquer un seul associé et lui réclamer l’intégralité de la dette.
En pratique, les créanciers sociaux doivent multiplier les recours en fonction du nombre d’associés présents dans la SCI et de leurs participations respectives dans le capital social.
Les autres règles à connaître au sujet de la responsabilité des associés de SCI
La date d’entrée et/ou de sortie des associés a une certaine importance
Lorsqu’un associé de SCI exerce son droit de retrait, il reste tenu des dettes sociales contractées et devenues exigibles avant son départ. Attention toutefois, s’il a donné des garanties personnelles, sa responsabilité peut être engagée pour des faits ultérieurs (prêt, crédit-bail…).
Symétriquement, un nouvel associé de SCI ne peut répondre des dettes sociales exigibles antérieurement à son arrivée dans la société.
Les créanciers doivent d’abord poursuivre la société avant d’attaquer les associés
Le code civil prévoit également que la responsabilité des associés de SCI est subsidiaire. Cela signifie que les créanciers doivent, avant de poursuivre les associés, avoir préalablement poursuivi la SCI.
La procédure doit avoir été vaine (article 1858 du Code Civil) ce qui signifie que les poursuites doivent se révéler inefficaces. Cela doit, par ailleurs, être constatée officiellement. Une simple mise en demeure de la SCI n’autorise pas les créanciers à agir directement contre les associés.
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