Le prévisionnel d’une micro-entreprise présente certaines particularités comparé à un prévisionnel « traditionnel ». Il comporte des simplifications. De plus, tous les tableaux que l’on retrouve habituellement n’y figure pas forcément. Alors, pour construire un document financier cohérent, il faut s’assurer de ne rien oublier quant à la matière première qui va alimentation sa construction. Voici tous les éléments importants du prévisionnel financier d’une micro-entreprise.
Le chiffre d’affaires : la principale rentrée d’argent du micro-entrepreneur
Le chiffre d’affaires englobent toutes les ventes que vous allez réaliser avec votre micro-entreprise. Il correspond aux ventes de biens et de prestations de services. On parle également de recettes. Pour estimer votre chiffre d’affaires prévisionnel, vous pouvez vous baser sur les résultats de votre étude de marché. Parfois, elle n’est pas nécessaire car vous avez déjà une idée précise de ce que vous allez gagner.
Il convient ici de distinguer deux éléments importants. Vous devez identifier, d’un côté la date à laquelle vous allez facturer votre chiffre d’affaires et, de l’autre, celle à laquelle la facture vos clients vous régleront. La prise en compte des délais de paiement est extrêmement importante puisqu’ils ont un impactent sur les différents tableaux de votre prévisionnel, et notamment sur votre plan de trésorerie.
Votre chiffre d’affaires ne supportera pas la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) si vous respectez les seuils de recettes prévus pour l’application de la franchise en base de TVA. Dans ce cas de figure, votre « hors taxes (HT) » sera votre « toutes taxes comprises (TTC) ». Toutefois, dans le cas contraire, il faudra prendre en compte la TVA et gérer son impact dans le prévisionnel. Le compte de résultat tiendra compte du HT et votre plan de trésorerie du TTC.
Les achats et les frais généraux de la micro-entreprise
Même si le régime micro vous empêche de déduire vos charges, vous devez les intégrer dans votre prévisionnel financier. Cette démarche vous permet, non seulement de recenser vos dépenses (et donc de mettre toutes les chances de votre côté afin d’en oublier aucune) mais aussi de les évaluer (et ainsi éviter les mauvaises surprises liées à une sous-évaluation par exemple).
Voici les achats et les frais généraux que l’on rencontre habituellement dans les prévisionnels de micro-entrepreneurs :
- Achats de marchandises, de matières premières et/ou de fournitures,
- Fournitures administratives et petits équipements de faible valeur,
- Loyers immobiliers ou mobiliers,
- Abonnement téléphonique et fourniture d’accès à Internet,
- Cotisations d’assurance (RC Pro, multirisques…),
- Frais bancaires,
- Etc.
Après avoir identifié tous vos postes de dépenses, estimez-les de la façon la plus fiable et objective possible. Consultez les sites Internet de vos futurs fournisseurs et, si besoin, faîtes des demandes de devis. Ne vous contentez pas d’une estimation rapide sans l’avoir validée.
Les cotisations sociales du chef d’entreprise et ses impôts
Le régime micro-entreprise se distingue notamment des autres régimes par les simplifications de calculs de charges sociales. Contrairement à ce qui est prévu dans le régime réel, les cotisations sociales du chef d’entreprise se calculent sur le montant brut du chiffre d’affaires. Les charges afférentes à la période écoulée sont prélevées à son issue, en fonction de la périodicité que vous avez choisie (mois ou trimestre). Ici, les cotisations sociales se basent sur les recettes encaissées, et non sur le chiffre d’affaires facturé.
Voici les taux de cotisations sociales applicables en fonction de la nature de votre activité :
Négoce (achat/revente), vente de denrées et hébergement | 12,80 % |
Prestations de services commerciales, artisanales ou libérales | 22,00 % |
D’un point de vue fiscal, aucune imposition n’existe au niveau de la micro-entreprise. Les résultats sont imposés directement entre vos mains (chef d’entreprise). Vous devez déclarer chaque année, le montant de votre chiffre d’affaires brut dans votre déclaration personnelle d’impôt sur le revenu. L’administration fiscale pratique un abattement forfaitaire censé tenir compte de vos charges et soumis le reliquat au barème de l’impôt sur le revenu. Le montant que vous allez payer dépend de la composition de votre foyer fiscal (nombre de parts) et de vos autres revenus. Cela dit, il est intéressant d’intégrer le surplus d’impôt généré par votre projet entrepreneurial. Vous calculerez ainsi sa « rentabilité nette ».
Les investissements et les financements
C’est le dernier volet important de votre prévisionnel. Vous devez d’abord y intégrer vos investissements. Ce sont tous les biens dont vous allez vous servir à titre professionnel pendant plus d’un an et qui ont une valeur supérieure à 500 euros. Ces biens vont intégrer votre prévisionnel mais leur valeur ne va pas être déduite en une seule fois. Vous allez devoir estimer la durée pendant laquelle vous allez utiliser chaque bien (en années). Il vous suffira de diviser la valeur du bien par sa durée d’utilisation pour obtenir « l’amortissement » calculé dans le compte de résultat.
Pourquoi s’embêter à calculer des amortissements alors qu’aucune charge n’est déductible dans le régime micro ? Tout simplement pour vérifier que ce statut soit effectivement le plus adaptée à votre situation. En calculant un résultat comptable, vous allez pouvoir effectuer une comparaison essentielle entre le régime micro et le régime réel d’imposition. Dans le régime réel, c’est effectivement le résultat qui sert de base de calcul aux cotisations sociales. Une fois que vous l’avez déterminé, vous n’avez pas qu’à simuler un calcul de charges sociales sur ce dernier et comparer !
Enfin, faîtes un point sur les financements nécessaires pour lancer votre projet. En général, le lancement d’une micro-entreprise ne requiert que très peu de fonds. Mais parfois, elle peut être amenée à emprunter de l’argent. Dans ce cas de figure, vous devrez veiller à apporter suffisamment d’argent à titre personnel. On estime que votre apport doit représenter au moins 25% du besoin de financement total du projet.
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