Boni de liquidation : définition, formules de calcul et imposition fiscale

Lorsqu’une société est dissoute et liquidée, elle doit vendre ses actifs, rembourser ses passifs et calculer le résultat définitif de sa liquidation. Lorsqu’il est positif, c’est-à-dire que les capitaux propres excèdent le capital social, les associés réalisent un gain. C’est le boni de liquidation. Ce dernier s’apparente, sur le plan fiscal, à un dividende. Qu’est-ce qu’un boni de liquidation ? Comment le calcule-t-on ? Quelle est son imposition fiscale ? Voici un dossier qui répond à l’ensemble de ces questions.

Définition du boni de liquidation

Comme son nom l’indique, le boni de liquidation est un excédent financier que l’on calcule lors de la liquidation d’une société. Ce dernier fait l’objet d’une répartition entre les associés. Il correspond à la somme d’argent qui subsiste au bilan d’une société après que le liquidateur ait effectué les opérations de liquidation, c’est-à-dire cédé les actifs (stocks et immobilisations) et remboursé les passifs (dettes fiscales, sociales, fournisseurs…), y compris le capital social.

Le boni de liquidation doit obligatoirement être réparti par les associés lors de la clôture définitive de la liquidation. On parle de partage des capitaux propres. Les associés doivent statuer sur cette affectation, en respectant les règles prévues par la Loi, et celles édictées par les statuts. En général, elle s’effectue au prorata de la participation de chaque associé au capital social. Mais ce n’est pas toujours le cas. La Loi autorise certaines formes juridiques à déroger à ce principe.

Dans les sociétés unipersonnelles, la SASU et l’EURL, on ne parle pas de partage. Le boni revient, en intégralité à l’associé unique. D’ailleurs, lorsque ce dernier est une société, la société dissoute ne fait pas l’objet d’une liquidation. Une procédure particulière peut s’appliquer sous certaines conditions : la transmission universelle du patrimoine (TUP). La société associée reçoit l’intégralité du patrimoine de la société dissoute et bénéficie du régime fiscal de faveur des fusions.

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Calcul du boni de liquidation

Il existe deux méthodes pour calculer un boni de liquidation. En réalité, il s’agit des méthodes de calcul du résultat de liquidation. Lorsque l’application de la formule génère un résultat positif, il s’agit d’un boni de liquidation. Dans le cas contraire, c’est un mali.

Le support à utiliser pour calculer un boni de liquidation est un bilan comptable. Les postes à reprendre sont ceux qui figurent dans la colonne « Passif » de ce dernier.

La première méthode consiste à additionner certains postes des capitaux propres :

Boni de liquidation = réserves +/- report à nouveau +/- résultat des opérations de liquidation

La deuxième méthode – la plus utilisée en pratique – consiste à prendre le montant total des capitaux propres et à y soustraire le montant du capital social :

Boni de liquidation = capitaux propres – capital social

Imposition fiscale du boni de liquidation

Les associés d’une société dissoute et liquidités perçoivent un revenu lorsqu’ils se répartissent un boni de liquidation. L’administration fiscale l’assimile à un revenu distribué, c’est-à-dire à un dividende. Les modalités d’imposition fiscales de celui-ci dépendent de la qualité de chaque associé.

S’il s’agit d’une personne physique (un particulier), l’administration fiscale taxe le boni dans la catégorie des revenus de capitaux mobiliers (RCM). Ainsi, le boni supporte, par défaut, le prélèvement forfaitaire unique de 30 %. L’associé peut, sur option, soumettre le boni au barème progressif de l’impôt sur le revenu afin de bénéficier de l’abattement de 40 % et de récupérer une partie de la CSG. Les prélèvements sociaux (au taux de 17,20 %) sont dus dans les deux cas.

Si l’associé est une personne morale soumise à l’impôt sur les sociétés (société à l’IS), sauf cas de particulier de la transmission universelle de patrimoine, le boni supporte l’impôt sur les sociétés au taux en vigueur (taux normal et/ou taux réduit). Il n’existe pas de dispositif fiscal de faveur. Le régime mère et fille peut toutefois s’appliquer sous conditions. Il permet de bénéficier d’une exonération d’IS, sous réserve de soumettre à l’IS une quote-part de frais et charges de 5 %.

Enfin, en présence de plusieurs associés, l’enregistrement du procès-verbal de liquidation (comprenant la décision relative au partage des capitaux propres) génère le versement d’un droit de partage. Son taux est, la plupart du temps, de 2,5 %. Son assiette est le montant de l’actif net partagé, à l’exception du capital social. Le droit de partage est, parfois, remplacé par le droit de mutation à titre onéreux. Il génère, dans ce cas, une fiscalité différente (immeuble, fonds de commerce, clientèle, etc.).

Thibaut Clermont

Co-fondateur et rédacteur du site Le Coin des Entrepreneurs
Média online de référence sur la création, la reprise et la gestion d'entreprise
Expert en création d’entreprise

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