Fixer le montant du capital social de son entreprise fait partie des choix fondamentaux de tout projet de création d’entreprise. Et pour cause, il peut avoir un impact sur la viabilité même de l’aventure entrepreneuriale. Le capital constitue, en effet, la trésorerie de départ de l’entreprise. Par ailleurs, il donne de la crédibilité à celle-ci vis-à-vis de ses partenaires, et notamment des futurs fournisseurs et des établissements bancaires. Mais ce ne sont pas ses seuls atouts. Voici quels sont les avantages que procure un capital social élevé.
Renforcer la trésorerie de départ de la société
Le capital social comprend tous les apports effectués par les associés, qu’il s’agisse d’argent (apports en numéraire) ou de biens (apports en nature). Ces apports constituent la trésorerie de départ de la société. Ainsi, les fonds vont permettre à l’entreprise d’investir dans son outil de production (achat de matériels) ou dans des stocks par exemple. Les apports en nature sont également intéressants dans la mesure où ils permettent à la société d’éviter d’avoir à décaisser de l’argent pour les utiliser. Au passage, il faut souligner que le capital social fait partie des ressources à long terme du plan de financement.
Donner de la crédibilité à la société
On considère que le capital social est le « gage des créanciers ». Cela signifie qu’il représente la somme d’argent que pourraient théoriquement se répartir les créanciers en cas de faillite de l’entreprise. Fixer un capital social élevé pour sa société permet donc, pour un créateur d’entreprise, de démontrer qu’il croît en la réussite de son projet, mais également d’accroître sa crédibilité vis-à-vis de ses partenaires. Cela peut permettre à l’entreprise de trouver plus facilement des fournisseurs, et de négocier des délais de paiement afin d’améliorer son besoin en fonds de roulement (BFR) par exemple.
Faciliter l’octroi d’un prêt bancaire professionnel
La plupart des projets d’entreprise (création ou reprise) nécessitent la mobilisation de fonds, parfois importants. Et le capital social ne suffit pas, en général, à combler à lui seul l’intégralité des besoins générés par le projet. Des financements complémentaires doivent alors être recherchés. Parmi eux, on retrouve notamment le prêt bancaire professionnel. Dans ce cas, des équilibres existent et doivent être atteints pour que le financement soit accordé. L’entrepreneur doit, par exemple, apporter environ 25 à 30 % du besoin de financement de son projet en fonds propres (en capital social par exemple).
Éviter certaines formalités juridiques en cas de perte
Dans les sociétés où la responsabilité des associés est limitée au montant de leurs apports (SARL, SAS, SA…), il existe certains mécanismes de protection des tiers qui vont interagir avec l’entreprise. C’est notamment le cas de la procédure de reconstitution des fonds propres, prévue lorsque des pertes ont pour effet de rendre les capitaux propres à un niveau inférieur à la moitié du capital social. Cette procédure est contraignante pour la société concernée. Elle suppose l’accomplissement de formalités de publicité. Fixer un capital social important permet, en principe, de limiter les risques en la matière.
Ne pas avoir à payer les cotisations sociales sur les dividendes
Cet avantage ne concerne que les EURL soumises à l’impôt sur les sociétés (IS) dont l’associé unique est également gérant, ainsi que les SARL soumises à l’IS dont la gérance est majoritaire. Les dirigeants associés de telles sociétés relèvent du régime de la sécurité sociale des indépendants (SSI, ex-RSI). Aussi, les dividendes qu’ils perçoivent supportent les cotisations sociales prévues pour les travailleurs non-salariés à raison de leur montant qui dépasse 10 % du capital social. Autrement dit, plus le capital social est élevé, plus la fraction de dividendes non soumise aux charges sociales est importante.