Un programmeur informatique qui envisage de se mettre à son compte en tant qu’indépendant doit réaliser un business plan. Ces projections financières ont pour objectif de mettre en évidence la rentabilité de son projet et donc de déterminer les revenus qu’il pourra en tirer. Le business plan présente un intérêt majeur dans le processus de constitution puisqu’il va permettre au développeur web d’affiner ses choix de création (statut juridique et social, régime fiscal…).
Voici un dossier sur le business plan du développeur web qui dévoile son utilité, sa présentation ainsi que son contenu.
Pourquoi un programmeur informatique doit-il faire un business plan ?
En pratique, le programmeur informatique qui se lance à son compte et démarre une activité d’indépendant n’a pas besoin d’investir des capitaux importants. Il s’agit d’un projet qui génère, dans la plupart des cas, un minimum d’investissements. Rares sont les demandes de financements bancaires. Le business plan ne sert donc, d’un point de vue administratif, qu’à ouvrir un compte bancaire. En effet, certains établissements l’exigent.
Cela dit, au-delà de la simple obligation, il faut avoir à l’esprit que le business plan constitue un formidable outil d’aide à la création et de pilotage. Il va vous amener à vous poser les bonnes questions pour devenir développeur web. Il sert notamment de base de réflexion dans le cadre des options que vous êtes amené à formuler :
- Quel statut juridique choisir en tant que programmeur informatique ?
- De quel régime d’imposition des bénéfices vaut-il mieux relever ?
- Quel statut social octroyer au dirigeant de l’entreprise ?
La partie financière pourra, par exemple, mettre en évidence une forte rentabilité et des résultats importants. Cela peut vous inciter à choisir l’impôt sur les sociétés plutôt que l’impôt sur le revenu par exemple. Même raisonnement pour le statut social du dirigeant. En calculant les charges sociales sur ses rémunérations, vous pourrez vous apercevoir que la couverture sociale d’un travailleur non-salarié (TNS) coûte beaucoup moins cher que celle d’un assimilé salarié (président de SASU par exemple). Tout cela vous aiguillera sur la forme juridique à choisir.
Comment se présente le business plan d’un développeur web ?
Comme tout business plan, le business plan d’un développeur web comprend deux parties : la partie financière (également appelé le prévisionnel financier) et la partie narrative.
La partie narrative est généralement peu utile au programmeur informatique. Elle présente un intérêt lorsqu’il envisage de demander un financement ou de faire entrer des investisseurs dans sa société. Ce volet contient une présentation du projet de création. Il doit mettre en avant le profil du développeur (présentation de son expertise, de son cursus, de son réseau, etc.). Ensuite, il précise l’offre de services et l’état du marché. S’il est déjà titulaire de contrat, le programmeur doit l’indiquer.
La partie financière est, quant à elle, indispensable. Elle contient différents tableaux financiers (présentés ci-dessous) qui s’obtiennent à la suite de nombreux calculs. Ses variables les plus importantes sont le chiffre d’affaires prévisionnel, les charges d’exploitation (salaires, charges sociales, loyers immobiliers et/ou mobiliers, responsabilité civile professionnelle, frais téléphoniques, frais de voyages et de déplacements…), les investissements ainsi que les financements. En effet, même s’ils demeurent assez rares en pratique, un développeur peut rencontrer certains investissements importants comme l’achat d’un véhicule ou le paiement d’un droit d’entrée pour rejoindre un réseau de franchise. Il peut également acquérir ou louer du matériel informatique ayant une grande valeur.
Que contient le business plan d’un programmeur informatique ?
Le business plan d’un développeur web contient, à minima, les tableaux suivants :
Voici l’utilité de chaque tableau, sa composition ainsi que les relations entre ses différentes composantes :
Tableau financier | Utilité | Relations | Composition |
Compte de résultat prévisionnel | Mesure la création de richesse dégagée sur une année | Produits – Charges = résultat | Produits : chiffre d’affaires prévisionnel HT Charges : dépenses courantes HT (assurance, téléphone, loyers, frais de déplacements), salaires et charges sociales, honoraires, amortissements des immobilisations… |
Bilan prévisionnel | Détaille le patrimoine de l’entreprise chaque année | Total de l’actif = Total du passif | Actifs : immobilisations, en-cours de prestations de services, créances clients, trésorerie Passifs : capital, réserves, résultat net, emprunts, dettes fournisseurs, dettes fiscales (IS, TVA, CET), dettes sociales, comptes courants d’associés |
Budget de trésorerie | Met en évidence le niveau de trésorerie atteint chaque mois | Solde final = solde de départ + encaissements – décaissements | Encaissements : créances TTC (factures clients), crédit de TVA, aides, subventions Décaissements : dépenses courantes TTC, salaires, charges sociales, impôts, annuités d’emprunts, dividendes versés… |
Les annuités qui résultent de la location de matériel professionnel vont figurer dans le compte de résultat prévisionnel (en tant que charges). Si le matériel est acheté, l’investissement correspondant représente une immobilisation. Il figure alors à l’actif du bilan comptable. En contrepartie de son utilisation, il générera une charge annuelle appelée une dotation aux amortissements. Cette dernière constitue une charge du compte de résultat prévisionnel. Enfin, lorsqu’un prêt est sollicité, il représente un passif du bilan prévisionnel. Le remboursement en capital vient diminuer ce montant (au passif du bilan) tandis que les intérêts versés font figure de charges financières (compte de résultat).