Face à une demande croissante et à un besoin de personnalisation de la prise en charge sportive, beaucoup de particuliers se détournent des salles de sport. Ils s’orientent de plus en plus vers des coachs sportifs indépendants. De nombreux professionnels du sport se lancent donc dans l’enseignement d’une activité physique à domicile. Cette activité fait toutefois l’objet d’une réglementation et le démarrage d’une entreprise de coaching sportif suit un processus parfois complexe.
Pour devenir coach sportif indépendant, il convient de :
- Se former et obtenir une carte professionnelle,
- Choisir un statut juridique approprié,
- Opter pour un régime fiscal,
- Trouver le statut social du dirigeant,
- Construire un business plan,
- Se lancer en prenant quelques précautions.
La formation et la carte professionnelle du coach sportif indépendant
Formations et diplômes permettant de devenir coach sportif
Pour devenir coach sportif, vous devez tout d’abord avoir suivi certaines études et détenir un diplôme. Il peut s’agir :
- Du brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport avec option activités gymniques, forme et force (BP JEPS spécialité AGFF),
- Du diplôme d’État de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport (DEJEPS),
- D’une licence ou d’un master en sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS),
- Ou du certificat de qualification professionnelle d’animateur de loisir sportif (CQP ALS).
Beaucoup d’autres formations et diplômes peuvent également vous permettre d’exercer cette activité. Pour les identifier, vous pouvez vous rendre sur le site internet francecompetences.fr.
Carte professionnelle de coach sportif
Avant de démarrer votre activité de coach sportif, vous devez détenir une carte professionnelle. Elle s’obtient suite au dépôt d’une déclaration d’activité auprès de la direction départementale de la cohésion sociale (DDCS).
Différentes pièces justificatives sont demandées (carte d’identité, copie des diplômes, certificat médical et formulaire spécial). La carte professionnelle a une durée de validité de 5 années. Au-delà, elle doit être renouvelée.
Le statut juridique du coach sportif indépendant
L’étape la plus délicate consiste à trouver un bon statut juridique, c’est-à-dire à choisir le statut juridique le plus adapté à votre situation. En effet, il n’existe pas de statut idéal. Par ailleurs, chaque situation diffère en fonction des caractéristiques du projet.
Si vous projetez de démarrer seul votre activité, vous avez le choix entre 5 structures. Il s’agit de :
- La micro-entreprise (anciennement appelée « auto-entreprise »),
- L’entreprise individuelle (avec ou sans option « EIRL »),
- La société à responsabilité limitée unipersonnelle (EURL),
- Ou la société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU).
Les critères à prendre en compte avant de faire un choix sont divers et variés. Voici les questions que vous pouvez vous poser :
- Quel chiffre d’affaires prévoyez-vous d’effectuer chaque année ?
- De quelle protection sociale souhaitez-vous bénéficier ?
- Souhaitez-vous optimiser l’imposition fiscale de vos revenus ?
- Quel développement envisagez-vous pour cette activité ?
- Allez-vous percevoir à titre personnel l’intégralité du bénéfice ?
Voici une synthèse de certains cas de recours :
Statut juridique | Intérêts |
Micro-entreprise | Projet générant un petit chiffre d’affaires et de faibles coûts Test en complément d’une activité salariée |
Entreprise individuelle | Entrepreneurs soumis à un faible taux d’imposition à l’IRPP Perception totale du bénéfice réalisé |
SASU | Volonté d’aménager les règles de fonctionnement Souhait de faire entrer ultérieurement d’autres personnes au capital |
EURL | Recours à un statut très encadré par la loi Minimiser le coût de la couverture sociale du dirigeant |
Le régime fiscal d’une entreprise de coaching
Le statut juridique que vous choisissez a un impact sur votre régime d’imposition des bénéfices. Par ailleurs, il vous faudra éventuellement faire un choix en matière de TVA.
L’imposition des bénéfices du coach sportif
En France, il existe deux régimes d’imposition des bénéfices : l’impôt sur le revenu ou l’impôt sur les sociétés. Parfois, un choix IR ou IS est rendu possible par la Loi. Ce n’est malheureusement pas toujours le cas. Voici un récapitulatif des caractéristiques de chaque impôt :
Nature de l’impôt | Redevable de l’impôt | Rémunérations du dirigeant |
Impôt sur le Revenu | Chef d’entreprise ou associé(s) | Non-déductibles |
Impôt sur les sociétés | Société elle-même | Déductibles |
Seule la SASU demeure soumise de plein droit à l’impôt sur les sociétés. Elle peut opter pour l’IR mais pour une durée limitée (ne pouvant dépasser 5 ans).
Toutes les autres structures relèvent, par défaut, de l’impôt sur le revenu : micro-entreprise, entreprise individuelle (EI) et EURL. L’EURL ainsi que l’entreprise individuelle ayant opté pour l’EIRL peuvent opter pour l’IS. La micro-entreprise, quant à elle, est obligatoirement soumise au régime micro. Ce régime se caractérise par un calcul et un recouvrement simplifié des charges sociales (application d’un taux de charges sur le chiffre d’affaires brut encaissé).
L’imposition à la TVA des activités de coaching
En général, les activités de coaching sont soumises à la TVA, par nature. Toutefois, si vous réalisez un faible chiffre d’affaires, vous pouvez opter pour le régime de la franchise en base de TVA. Vous ne facturerez pas la TVA à vos clients mais ne pourrez la récupérer sur vos achats.
En cas de soumission à la TVA, vous devez appliquer le taux normal. L’obtention d’un agrément vous permet toutefois d’opter pour le taux réduit de TVA. Vous avez alors le choix entre deux régimes : le régime simplifiée ou le régime normal. Dans le premier cas, vous vous acquittez de deux acomptes semestriels et d’une régularisation annuelle. Dans le second, vous établissez des déclarations « au réel » chaque mois ou trimestre.
Le statut social du coach sportif indépendant
Encore une fois, le statut juridique de votre entreprise de coaching a un impact sur votre statut social. Vous pouvez être :
- Soit travailleur non-salarié (TNS),
- Soit assimilé salarié.
Dans le premier cas, votre protection sociale coûte peu cher à l’entreprise. En contrepartie, vous bénéficiez toutefois d’une protection sociale moins importante que celle e, vigueur pour les salariés.
La seconde situation est inverse : le coût global du dirigeant coûte cher mais ce dernier bénéficie d’une meilleure couverture.
Vous avez le statut de TNS lorsque vous êtes :
- Chef d’entreprise (entreprise individuelle ou micro-entreprise),
- Ou gérant majoritaire d’une EURL.
Vous avez le statut d’assimilé salarié si vous exercez un mandat de président de SASU. Il convient toutefois de préciser que vous devez cotiser aux caisses de retraite prévues pour les cadres et que vous ne pourrez prétendre aux allocations « chômage » en cas de perte d’emploi (vous n’y cotisez donc pas).
Vos cotisations sociale, quant à elles, se calculent sur :
- Votre chiffre d’affaires brut en micro-entreprise,
- Vos résultats nets en entreprise individuelle,
- Vos salaires bruts en SASU,
- Votre rémunération et sur une partie de vos dividendes en EURL.
Le business plan d’une entreprise de coaching
Le coach sportif qui exerce son activité à son domicile ou à celui de ses clients a généralement peu d’obligations en matière de business plan. Les banques l’exigent en cas de demande financement et, parfois, pour l’ouverture d’un compte professionnel. Il serait toutefois, à notre sens, une erreur, de considérer ce document comme inutile. En effet, il présente de nombreux avantages et vous permet notamment de :
- Clarifier votre projet et valider vos choix de création,
- Quantifier votre besoin de financement
- S’assurer de la viabilité de l’activité et de la rentabilité du projet.
Si votre projet ne nécessite pas d’investissements significatifs, vous pouvez vous limiter à construire le prévisionnel financier (compte de résultat, bilan et budget de trésorerie). Votre travail consiste alors à :
- Calculer votre chiffre d’affaires prévisionnel,
- Chiffrer vos investissements et dépenses d’exploitation,
- Déterminer les moyens de financer votre activité et son démarrage,
- Estimer vos salaires et sorties de dividendes.
Le démarrage d’une activité de coach sportif indépendant
Si vous souhaitez limiter les risques qui gravitent autour de votre projet :
- Domiciliez votre entreprise de coaching à votre domicile personnel (afin de ne pas avoir de loyers à payer),
- Récupérez et utilisez, dans la mesure du possible, du matériel que vous détenez à titre personnel (afin de ne pas devoir effectuer des investissements importants),
- Souscrivez des contrats d’assurance (afin de vous couvrir contre les risques de sinistres en tout genre : RCP, location d’exploitation, véhicule…),
- Ouvrez un compte bancaire dédié à votre activité professionnelle et ce, même si vous n’y êtes pas contraint par la loi,
- Et adhérez à une association de gestion agréée (AGA) pour que vos revenus échappent à une majoration de 25 % (si vous relevez de l’impôt sur le revenu).