Le maraîchage bio est une activité professionnelle en plein essor. La majorité des nouveaux installés se lancent dans le cadre d’une reconversion professionnelle. Le métier de maraîcher bio est attrayant et passionnant. En contrepartie, il implique un investissement personnel et financier important.
Ce dossier vous explique tout ce qu’il faut savoir pour devenir maraîcher bio :
- Préparer son projet de maraîchage bio
- Les diplômes et formations pour devenir maraîcher bio
- Financements et aides pour devenir maraîcher bio
- Trouver un lieu pour exercer son activité de maraîcher bio
- Créer son entreprise de maraîchage bio
- Démarrer son activité et vendre ses produits
Préparer son projet de maraîchage bio
Le maraîchage bio est un métier dans lequel il faut être prêt à s’investir pleinement. Un engagement personnel considérable est nécessaire, et il est préférable d’avoir une bonne condition physique. Ce métier requiert plusieurs compétences :
- techniques, car il faut savoir produire en quantité et en qualité,
- commerciales, car il faut savoir communiquer et vendre ses produits,
- organisationnelles, car il faut savoir organiser et planifier les productions.
- et parfois managériales, si vous devez recruter du personnel.
Pour devenir maraîcher bio, il faut préparer son projet bien à l’avance afin de se lancer dans de bonnes conditions. Il existe plusieurs étapes importantes dans la mise en place d’un tel projet :
- se former à l’exercice de ce métier et éventuellement obtenir un diplôme,
- trouver un lieu pour exercer l’activité,
- valider le montage financier du projet et solliciter des aides,
- réaliser les démarches de création d’entreprise,
- mettre en place votre installation,
- trouver des circuits de commercialisation pour les produits.
Les chambres d’agriculteur et les SAFER sont les interlocuteurs à privilégier pour s’informer et être accompagné dans une installation. Voici les sites concernés : Chambre d’agriculture / SAFER. Ensuite, cet excellent site internet, animé par la Fédération Nationale d’Agriculture Biologique, contient de nombreuses informations : Produire-bio.fr
Les diplômes et formations pour devenir maraîcher bio
S’installer en tant que maraîcher bio implique de maîtriser les bases de l’agronomie. Pour cela, de nombreux moyens existants : obtenir un diplôme, suivre une formation, réaliser des stages et vivre des expériences professionnelles dans des exploitations existantes.
Les diplômes et les formations
Voici la liste des principales formations et des diplômes :
- Le CAPA, Certificat d’Aptitude Professionnelle Agricole) et le BPA (Brevet Professionnel Agricole) ;
- Le Bac professionnel productions horticoles, florales et légumières ;
- Le BPREA (Brevet Professionnel Responsable d’Exploitation Agricole) ;
- Le BTSA (Brevet de Technicien Supérieur Agricole).
Des formations en agriculture biologique sont proposées au sein du réseau FormaBio. Enfin, le certificat de spécialisation en agriculture biologique consiste en une formation complémentaire sur les techniques bios.
La capacité professionnelle agricole
Pour obtenir la capacité professionnelle, qui donne notamment accès aux aides à l’installation et qui permet d’obtenir une autorisation d’exploiter, il faut détenir un diplôme de niveau IV minimum (Bac pro, BPREA…) et avoir réalisé un Plan de Professionnalisation Personnalisé (PPP).
Devenir maraîcher bio sans diplôme
L’obtention d’un diplôme, bien que non-obligatoire, permet au futur maraîcher bio de prétendre aux aides financières à l’installation. De plus, sans la capacité professionnelle agricole, il est impossible de demander une autorisation d’exploiter des terres.
Financements et aides pour devenir maraîcher bio
Devenir maraîcher bio est un projet qui nécessite un investissement financier considérable. En effet, les investissements peuvent être considérables :
- Achat de terres, de matériel (serres, système d’arrosage et de récupération d’eau, matériel mécanique, hangars et locaux…)
- Reprise d’une exploitation existante.
Le manque de moyens financiers est un problème bloquant pour de nombreux projets. Des financements externes peuvent être mobilisés, comme un financement bancaire, et des aides à l’installation existent.
Le recours à un financement bancaire est une possibilité, mais le montant doit être mesuré. Un endettement trop important pour démarrer un tel projet a de lourdes conséquences pour l’entrepreneur. Le remboursement du crédit oblige à atteindre rapidement un certain niveau de revenu. Tout aléa peut avoir de graves conséquences financière et le maraîcher peut avoir beaucoup de mal à se verser un revenu décent.
Les projets bios font régulièrement l’objet de campagnes de financement participatif. Il s’agit d’une autre source de financement qui présente toutefois des inconvénients.
Les aides à l’installation
Les aides à l’installation s’adressent aux porteurs de projet détenant un diplôme de niveau IV minimum (Bac pro, BPREA…). La validation d’un plan de professionnalisation personnalisé (PPP) est également nécessaire. Voici le contenu des aides :
- La Dotation Jeune Agriculteur, qui est une aide financière versée en deux fois,
- Un abattement sur les bénéfices agricoles,
- Des réductions et des dégrèvements de taxe foncière,
- Des exonérations de cotisations sociales.
Ensuite, des aides complémentaires sont proposées par les régions. Les chambres d’agriculteur et les SAFER sont les interlocuteurs à privilégier pour s’informer sur toutes les aides qu’il est possible d’obtenir.
Enfin, pour ceux qui s’installent sur des terres conventionnelles et les convertissent en bio, il est possible de bénéficier d’une aide conversion à l’AB et d’un crédit d’impôt bio.
Trouver un lieu pour exercer son activité de maraîcher bio
Un projet de maraîchage bio peut se traduire pour une installation sur un nouveau terrain, ou par la reprise d’une exploitation maraîchère. Ensuite, il faut que les terres puissent être certifiées bio. Pour cela, il y a deux solutions :
- reprendre des terres déjà certifiées bio, ce qui permet de vendre immédiatement ses produits avec la certification bio,
- réaliser une conversion en bio, qui peut prendre 2 à 3 ans. Pour plus d’informations : Produire-bio / conversion.
L’accès au foncier n’est pas simple, notamment pour ceux qui ne sont pas issus d’une famille d’agriculteur. C’est notamment le cas de beaucoup de porteurs de projet en reconversion professionnelle.
Pour trouver une exploitation à reprendre, voici plusieurs solutions à explorer : les SAFER, le réseau Terre de liens et le Répertoire Départ Installation. De plus, en se constituant un réseau local, on augmente ses chances de trouver une opportunité de reprise.
Créer son entreprise de maraîchage bio
Plusieurs démarches administratives sont nécessaires pour démarrer une activité de maraîchage bio.
Les démarches administratives
Afin de démarrer son activité professionnelle, le maraîcher bio doit immatriculer son entreprise. Il a le choix entre l’exercice en nom propre et l’exercice en société. Parmi les sociétés, de nombreuses possibilités existent : les GAEC, l’EARL, les SCEA, les sociétés commerciales (SARL, SAS…).
Ensuite, plusieurs autres démarches sont ensuite nécessaires :
- s’affilier au régime de protection sociale agricole,
- demander l’attribution de droits à produire et à paiement auprès de la DDTM,
- déposer une demande d’autorisation d’exploitation des terres auprès de la DDTM.
Assurer l’activité et l’exploitation
Le maraîcher bio a des besoins importants en assurance professionnelle dans le cadre de son activité : responsabilité civile professionnelle, complémentaire santé, matériel, véhicules et bâtiments professionnels.
Des assurances contre des risques spécifiques à ce type d’activité sont adaptées : aléas climatiques, incendie, tempêtes, dégâts sur les serres…
Au vu de l’importance des enjeux liés aux assurances pour le maraîcher bio, il est conseillé de faire un point avec un assureur dès le début du projet d’installation.
Démarrer son activité et vendre ses produits
Pour produire des fruits et légumes bio, le maraîcher doit respecter le cadre réglementaire prévu en la matière. Ensuite, pour que l’exploitation fonctionne, il faut vendre les produits.
Les règles à respecter pour la production
Des nombreuses règles doivent être respectées pour produire les fruits et légumes. L’agriculture biologique est encadrée à l’échelle européenne. La législation évolue fréquemment, il est donc nécessaire de s’informer régulièrement.
La Fédération Nationale d’Agriculture Biologique (FNAB) diffuse toutes les informations nécessaires au sujet de la réglementation : FNAB – Règles.
La vente des fruits et légumes
Le maraîcher dispose de plusieurs possibilités pour vendre ses produits :
- vente en direct à la ferme (dans un local ou en cueillette livre),
- vente sur les marchés et en bord de route,
- vente à des professionnels (boutiques bio, restaurateurs…) et à des grossistes.
D’ailleurs, il peut être intéressant de combiner ces différents canaux de vente pour diversifier les sources de revenu.
La commercialisation de produits en circuit court implique un investissement personnel, ce qui diminue le temps à consacrer à la production des fruits et légumes. En contrepartie, ce circuit est rémunérateur puisqu’il n’y a pas d’intermédiaires entre le maraîcher et le client (sauf si une personne doit être embauchée pour vendre les produits).
Pour effectuer de la vente directe, le maraîcher bio doit respecter des règles : étiquetage des produits, information sur les prix… Un endroit adapté doit également être prévu. De préférence, il doit être couvert dans le but de pouvoir accueillir la clientèle par mauvais temps dans de bonnes conditions. L’option pour la cueillette libre peut attirer des familles. Toutefois, elle n’est possible que par beau temps.
L’installation d’une pancarte au bord de la route pour informer les passants est réglementée. La publicité extérieure est soumise à une réglementation protectrice de l’environnement et du cadre de vie. Pour plus d’informations à ce propos : la publicité extérieure (service-public.fr).
La vente sur les marchés ou en bord de route constitue également de la vente directe. Toutefois, elle est un peu plus contraignante, car elle nécessite du matériel et une présence récurrente. En contrepartie, les marchés drainent un flux considérable de clients et permettent donc de vendre de nombreux produits.