La création d’une société holding permet de créer un groupe tout en bénéficiant de plusieurs effets de levier. Ces derniers ont pour conséquence de démultiplier les bénéfices (ou les pertes) générés par le montage. Ils jouent un rôle essentiel dans trois domaines : juridique, financier et fiscal.
Voici un dossier dévoilant tous les effets de levier du holding.
L’effet de levier juridique d’une société holding
Qu’est-ce que l’effet de levier juridique ?
Dans le domaine juridique, la société holding permet effectivement de bénéficier d’un important effet de levier. La création d’une telle structure offre la possibilité de grouper un ensemble d’entreprises. Ces entités se trouvent liées par un intérêt commun : celui du groupe. Elles poursuivent donc une stratégie identique tout en conservant leurs propres identité et patrimoine juridique. La rédaction d’un pacte d’associé peut venir consolider le montage.
Au-delà de cela, le holding remplit d’autres objectifs juridiques comme, par exemple, permettre à un enfant de prendre indirectement le contrôle des entreprises familiales en détenant la société mère. Il n’a ainsi pas à investir massivement dans les sociétés d’exploitation et peut ainsi minimiser son apport personnel.
Exemple d’effet de levier juridique
Imaginons le cas suivant, afin d’illustrer nos propos :
Monsieur Dupont souhaite faire entrer son fils au sein de son réseau d’entreprises. Pour cela, il envisage de créer un holding « X » qui prendrait une participation majoritaire dans chacune de ses filiales :
- « A » détenue en direct par M. Dupont à 99%,
- « B » détenue en direct à 90%,
- Et « C » détenue en direct à 70%.
Monsieur Dupont souhaite disposer de la majorité des droits de vote de la société mère, dans un premier temps. Une transition sera effectuée progressivement. Voici les pourcentages de détention du capital après déploiement du montage (par simplification on considère que le holding rachète les titres de M. Dupont) :
Associés | « A » | « B » | « C » | « X » |
Dupont | 50,49% | 45,90% | 35,70% | 51% |
Fils | 48,51% | 44,10% | 34,30% | 49% |
Détention totale | 99% | 90% | 70% | 100% |
L’effet de levier financier du holding
Qu’est-ce que l’effet de levier financier ?
L’effet de levier financier découle directement de l’effet de levier juridique. En constituant un holding, le(s) associ(é)s de la société mère bénéficie(nt) d’un effet démultiplicateur. Grâce à ce mécanisme, le holding peut emprunter des fonds pour racheter tout ou partie des titres existants au sein de chaque filiale. Ainsi, sa trésorerie et celle de ses associés sont partiellement préservées.
Attention toutefois, les banques ne financent jamais la totalité de l’investissement. Des apports minimums seront exigés au niveau du capital de la société mère. Les intérêts supportées sont déductibles des résultats imposables. Des remontées de dividendes assurent le paiement des annuités d’emprunt.
Exemple d’effet de levier financier
Reprenons le cas précédemment exposé :
Holding « X » | ||
Filiale « A » Valorisation : 100 000 € | Filiale « B » Valorisation : 50 000 € | Filiale « C » Valorisation : 200 000 € |
Si la société mère « X » souhaite acquérir 51% de chaque filiale (« A », « B » et « C »), elle devra racheter les titres pour les somme respectivement fixées à 51 000 €, 25 500 € et 102 000 €. L’investissement total s’élève à 178 500 € et le holding pourra compter, pour le financer :
- Sur des apports de ses associés,
- Et sur des financements bancaires externes (prêt par exemple).
Voici un exemple de financement de l’investissement de 178 500 € :
Filiale | Apports | Emprunts | Investissement |
A | 25 500 € | 25 500 € | 51 000 € |
B | 12 750 € | 12 750 € | 25 500 € |
C | 51 000 € | 51 000 € | 102 000 € |
Total | 89 250 € | 89 250 € | 178 500 € |
L’effet de levier fiscal de la société holding
Enfin, le dernier effet de levier d’un holding est de nature fiscale. En effet, la Loi Française a instauré un cadre fiscal favorable aux groupes. Elle réduit la pression fiscale subit au niveau de l’ensemble de sociétés.
L’intégration fiscale contribue notamment à cet allègement. Grâce à elle, tous les bénéfices et pertes réalisés par chaque société sont additionnés et servent de base de calcul à l’impôt. Pour cela, il faut toutefois que la société mère contrôle ses « filles » à 95% au moins. L’ensemble du groupe doit, par ailleurs, être soumis à l’impôt sur les sociétés (IS). Grâce à ses dispositions, le déficit généré par les intérêts d’emprunt sur la société holding viennent s’imputer sur les bénéfices réalisés par les filiales. Attention, des dispositifs fiscaux limitent le montant de la déduction.
Le régime des sociétés mères et filles permet, quant à lui, de faire remonter des dividendes des filiales vers la société mère en franchise (ou presque) d’impôts. La société mère n’est taxée à l’IS qu’à hauteur d’une quote-part de 5% des dividendes qu’elle a reçu. Pour en bénéficier, la mère doit détenir depuis au moins 2 ans une participation de 5% minimum dans sa filiale, toutes deux soumises à l’IS. Le régime peut s’appliquer avant le délai de 2 ans. L’exonération est toutefois remise en cause si la mère se sépare des titres avant l’expiration du délai.
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