Créer mon entreprisePour préparer correctement la cession de votre entreprise, ou travailler sur un projet d’acquisition, il faut se pencher sur sa valorisation. De nombreuses méthodes de valorisation d’entreprise existent : l’approche patrimoniale, la méthode des flux de trésorerie, l’approche comparative, les méthodes basées sur les performances, la méthode des barèmes…
Nous vous présentons dans ce dossier les principales méthodes de valorisation d’entreprise, le choix de la méthode de valorisation et l’ajustement du montant calculé en fonction des critères importants.
Les différentes méthodes de valorisation d’entreprise
Il existe de nombreuses méthodes de valorisation possibles pour évaluer le prix de cession de votre entreprise. Nous vous présenterons ici les quatre principales méthodes suivantes :
- Les évaluations patrimoniales
- Les évaluations basées sur la performance
- Les évaluations basées par les flux de trésorerie disponibles
- Les évaluations par approche comparative
- Les évaluations par barème
En fonction de votre situation, il est ensuite nécessaire de sélectionner une ou deux méthodes d’évaluation adaptées, puis d’ajuster les montants obtenus en fonction des critères jugés importants.
Comme nous l’avons évoqué dans notre dossier spécial consacré à la préparation d’une cession d’entreprise, l’étape d’évaluation est importante. Toutefois, elle permet simplement d’obtenir une idée de la valeur de votre entreprise, le prix de cession définitif sera ensuite convenu dans les négociations avec l’acquéreur.
Valoriser son entreprise avec l’approche patrimoniale
La méthode d’évaluation patrimoniale consiste à évaluer séparément chacun des éléments de l’actif et du passif (dettes et provisions pour risques et charges) inscrits au bilan de l’entreprise pour obtenir un « actif net » corrigé et réévalué, correspondant à la valeur de la société.
L’évaluation de chaque élément est indispensable étant donné que les valeurs comptables ne reflètent pas souvent la valeur réelle d’un actif ou d’un passif, il faut donc les réévaluer. Pour appliquer la méthode avec pertinence, il faut retenir les bonnes méthodes d’évaluation.
Valoriser son entreprise par rapport à ses performances
L’évaluation du prix de cession effectuée d’après les performances de l’entreprise consiste à appliquer un pourcentage ou un chiffre sur un indicateur de performance. On peut par exemple se baser sur des indicateurs financiers tels que la marge commerciale, la valeur ajoutée, l’excédent brut d’exploitation, le résultat…
Pour certaines activités, l’évaluation du prix de cession de l’entreprise peut être travaillée en se basant sur un indicateur clé de l’activité de l’entreprise.
Il peut par exemple s’agir du nombre d’abonnés pour une entreprise éditrice de magasin, du nombre de pages consultés ou de l’audience pour une entreprise qui édite des sites internet, du volume de production pour une entreprise qui fabrique un produit ou un matériau…
Valoriser son entreprise avec la méthode des flux de trésorerie disponibles
Cette méthode, également dénommée « méthode DCF », consiste à estimer la valeur de marché d’une entreprise en additionnant les flux de trésorerie disponibles après impôts actualisés au taux de rentabilité exigé pour les investisseurs, puis en retranchant la valeur de l’endettement net.
Les flux de trésorerie disponibles sont calculés de la manière suivante :
Flux de trésorerie disponibles = Excédent brut d’exploitation – Impôt sur les sociétés théorique sur le résultat d’exploitation – Variation du BFR – Investissements nets des désinvestissements.
Cette méthode d’évaluation se base sur les performances futures de l’entreprise sur plusieurs années, les flux de trésorerie sont calculés sur des données prévisionnelles, donc des hypothèses. Par prudence, plusieurs scénarios doivent être prévus. Le choix de la durée et du taux d’actualisation est un travail difficile et déterminant pour l’évaluation de l’entreprise.
La méthode d’évaluation par les flux de trésorerie disponibles a l’avantage de se baser sur l’avenir de l’entreprise plutôt que sur son passé, et sur sa rentabilité future plutôt que sur ses valeurs patrimoniales. En contrepartie, l’application de cette méthode est très sensible aux hypothèses retenues. Les prévisions doivent être effectuées sur une période relativement longue afin de pouvoir effectuer les calculs.
Il est préférable de se faire accompagner par un expert-comptable ou par un spécialiste de la transmission d’entreprise en cas de recours à cette technique complexe.
Cette méthode est expliquée en détail sur le site Compta-Facile : La méthode DCF
Valoriser son entreprise avec l’approche comparative
L’approche comparative consiste à valoriser son entreprise par rapport à un échantillon d’entreprises comparables qui doivent présenter les mêmes caractéristiques sectorielles, géographiques et d’exploitation. Il est également possible de se baser sur des cessions récentes d’entreprises comparables.
Pour déterminer une valorisation, il faut donc trouver plusieurs entreprises similaires à la vôtre ainsi que leur prix de cession ou leur valeur (lorsqu’elles n’ont pas été cédées). Votre prix doit ensuite être ajusté en fonction de plusieurs critères jugés importants par rapport à votre activité (voir ici).
L’avantage de cette méthode est de proposer un prix de cession cohérent avec le marché actuel. Toutefois, l’application de cette méthode est impossible en l’absence d’entreprises comparables à proximité.
Valoriser son entreprise en se basant sur des barèmes
Les petites entreprises sont souvent évaluées à partir de barèmes en pourcentage du chiffre d’affaires réalisé, qui sont utilisés par les experts et les tribunaux. Cette méthode fournit une évaluation du prix de cession qui ne tient pas compte des stocks.
Il faut être prudent avec cette approche car elle ne reflète pas la rentabilité de l’affaire, ne tient pas compte de l’emplacement de l’entreprise, de sa notoriété, de l’état de son outil de production et/ou des locaux…
L’approche par les barèmes permet d’avoir une idée du prix moyen de cession des entreprises d’un même secteur.
L’ajustement de la valorisation en fonction des critères d’importance
Ensuite, les premières évaluations réalisées avec les méthodes que vous avez sélectionnées doivent être ajustées en tenant compte de plusieurs critères importants. Ces critères importants combinent à la fois des critères généraux et des critères qui dépendent de l’activité que vous exercez.
Voici quelques exemples de critères généraux :
- un litige en cours peut réduire la valorisation,
- une clientèle fidèle et diversifiée peut augmenter la valorisation,
- l’importance des relations du dirigeant sur l’activité peut réduire la valorisation,
- …
Voici quelques exemples de critères liés à l’activité exercée :
- pour les entreprises de production : l’état de l’outil de production et les éléments éventuels à remplacer,
- pour les magasins de proximité : l’état et le lieu d’implantation du local.
Comment choisir parmi toutes ces méthodes de valorisation ?
Chacune des méthodes présentées ci-dessus présentent des avantages et des inconvénients qui leur sont propres, il faut donc identifier celles qui sont les plus adaptées à votre cas. Pour cela, nous vous conseillons de faire le point avec votre expert-comptable ou avec un professionnel de la transmission d’entreprise.
En pratique, pour les transmissions de TPE / PME, on retient généralement l’approche comparative et l’évaluation par barème pour évaluer un prix de cession. Ensuite, il y a des méthodes qui sont préconisées par secteur d’activité, il faut donc se renseigner à ce propos.
Dans tous les cas, nous vous conseillons de retenir l’évaluation par approche comparative parmi vos méthodes sélectionnées, afin d’être cohérent avec le marché actuel. Les acquéreurs potentiels qui sont à la recherche d’une cible vont comparer plusieurs entreprises similaires en vente avant de faire leur choix (de la même manière que sur le marché de l’immobilier). Un prix de cession supérieur au prix moyen du marché réduit vos chances de trouver des acquéreurs intéressés.
Les résultats issus de la valorisation de votre entreprise restent théoriques, le véritable prix de cession sera déterminé en fonction des opportunités s’offrant à vous et des négociations que vous mènerez avec les acquéreurs.