De nombreuses démarches et formalités doivent être accomplies pour ouvrir un garage d’entretien et de réparation de véhicules. Il faut, non seulement, posséder l’un des diplômes exigés par la Loi, mais également déposer des demandes d’autorisations préalables ou effectuer des déclarations spécifiques en fonction de l’activité exercée. Voici un dossier complet sur le métier de garagiste, organisé autour 6 thèmes importants :
- Présentation de l’activité et du métier
- Diplômes et formations nécessaires pour entrer dans la profession
- État du marché et perspectives d’évolution
- Procédure à suivre pour créer l’entreprise
- Éléments importants à prendre en compte dans le business plan
- Autres aspects de la règlementation du métier
L’activité d’entretien et de réparation de véhicules en quelques mots
Un professionnel qui exerce une activité d’entretien et de réparation de véhicule effectue des contrôles, des vérifications et des travaux d’entretien et de réparations sur les parties mécaniques et/ou électroniques de tous types de véhicules.
Il peut, par exemple, assurer l’entretien courant (vidanges et révisions). Également, il est compétent pour s’occuper des réparations de plus grande ampleur (carrosserie, peinture…) et effectuer des dépannages/remorquages.
Il peut aussi proposer à la vente divers accessoires, des lubrifiants ainsi que des véhicules neufs et/ou d’occasion. En revanche, un garage d’entretien et réparation des véhicules ne peut exercer une activité de contrôle technique.
Bon à savoir : un garage doit remettre à ses clients un véhicule en état de marche. Il s’agit d’une obligation de résultat – et non d’une obligation de moyens.
L’activité est considérée comme artisanale si l’entreprise compte 10 salariés ou moins. Dans le cas contraire, ou en cas d’achat-revente (sans condition d’effectif), l’activité est réputée commerciale.
Le code activité de l’activité de réparation/entretien de véhicules est 4520. Il comprend deux sous-classes :
- Soit 4520A « Entretien et réparation de véhicules automobiles légers ».
- Soit 4520B « Entretien et réparation d’autres véhicules automobiles ».
Diplômes et formations nécessaires pour ouvrir un garage d’entretien/réparation
Pour ouvrir une entreprise et exercer une activité d’entretien et de réparation de véhicules, il faut détenir, à minima, un certificat d’aptitude professionnelle (CAP) maintenance des véhicules automobiles ou un brevet de maîtrise (BM) réparateur – gestionnaire en maintenance automobile.
D’autres diplômes ou titres permettent également d’accéder à la profession. Ils doivent, pour cela, être homologués ou enregistrés au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP).
Entretien et réparation de véhicules : état du marché et perspectives d’évolution
Sans surprise, le marché de l’entretien et de la réparation de véhicules se porte bien. Le chiffre d’affaires de ce secteur d’activité connaît une hausse croissante depuis plusieurs années. Il est marqué par la prépondérance des franchises (Feu Vert, Midas, Norauto, Point S, Speedy….).
En moyenne, un garage réalise un chiffre d’affaires annuel hors taxes de 170 000 € – hors ventes de véhicules. Il compte approximativement 2 salariés en équivalent temps plein (ETP). Le taux de marge commerciale, quant à lui, s’élève à environ 24%.
Voici les dernières statistiques publiées par l’INSEE au sujet de ce marché :
Nombre total d’entreprises | Environ 27 000 |
Chiffre d’affaires global | 4,5 milliards d’euros |
Effectif du secteur (en ETP) | Plus de 50 000 |
L’activité de réparation représente, à elle seule, plus de 90% du montant total de chiffre d’affaires réalisé par les garages (y compris fourniture de pièces).
Étapes à suivre pour créer une entreprise d’entretien-réparation de véhicules
Trouver un local commercial
La zone géographique d’implantation de l’entreprise est déterminante, fondamentale même. En effet, le local commercial choisi doit retenir toute l’attention du porteur de projet. Il doit être idéalement situé, proche des axes routiers et comporter suffisamment de places de stationnement.
Une étude de la zone de chalandise s’avère, par ailleurs, indispensable. Cette dernière permettra notamment de s’assurer que les clients seront en nombre suffisant pour faire prospérer l’entreprise. Il faut également repérer les concurrents à proximité et les analyser.
Choisir un statut juridique
Avant de procéder à l’immatriculation de l’entreprise, il faut lui trouver un statut juridique. Il en existe, en France, une multitude. En pratique, les garages de réparation et d’entretien de véhicules sont souvent constitués sous la forme d’une société commerciale telle que :
- La société à responsabilité limitée (SARL),
- Ou la société par actions simplifiée (SAS).
Ce type de société peut aussi être sélectionné en présence d’un seul associé. Il s’agit alors d’une SAS unipersonnelle ou d’une SARL à associé unique (une entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée – EURL). Il existe également d’autres statuts comme l’entreprise individuelle par exemple.
Immatriculer l’entreprise
Du fait de la nature artisanale de l’activité, l’entreprise doit déposer son dossier de demande d’immatriculation auprès de la chambre de métiers et de l’artisanat (CMA), même s’il s’agit d’une société commerciale. C’est, en effet, cet organisme qui assure la fonction de centre de formalités des entreprises (CFE).
Elle a l’obligation de s’immatriculer au répertoire des métiers (RM) et, si la nature commerciale de l’activité est aussi retenue, au registre du commerce et des sociétés (RCS). Le contenu du dossier dépend du statut juridique choisi (entreprise individuelle ou société) et, dans le second cas, de la forme juridique retenue pour la société (SA, SAS, SARL, SNC…).
En général, il comprend un exemplaire des statuts, l’attestation de parution de l’annonce légale de création, l’attestation de dépôt du capital social, diverses attestations (non-condamnation et filiation du dirigeant), un justificatif d’occupation du local ainsi qu’une déclaration de constitution (M0).
Obtenir des autorisations ou faire des déclarations
Plusieurs déclarations et/ou demandes d’autorisation préalables doivent être déposées en fonction de l’activité exercée. Ce sont essentiellement des formalités liées aux installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE).
Les voici en détail (liste non-exhaustive) :
Activité | Formalités | Conditions |
---|---|---|
Réparation et entretien de véhicules et engins à moteur | 1- Demande d’autorisation 2- Déclaration suivie de contrôles | Surface de l’atelier supérieure à 5 000 m2 (1) ou à 2 000 m2 (2) |
Fourniture et pose de vernis, peinture ou apprêt | 1- Demande d’autorisation 2- Déclaration suivie de contrôles | Quantité de produits utilisés supérieure à 100 kg par jour (1) ou à 10 kg par jour (2) * |
Travail mécanique des métaux et alliages | 1- Enregistrement des installations 2- Déclaration suivie de contrôles | Puissance des machines supérieure à 1 000 kW (1) ou à 150 kW (2) |
Utilisation de fluides réfrigérants | Obtention d’une attestation de capacité | Sans condition |
Dépannage et remorquage sur autoroutes | Obtention d’un agrément des pouvoirs publics | Sans condition |
Points à prendre en compte dans le business plan d’un garage automobile
Voici un tableau récapitulatif des informations devant figurer dans le business plan d’un garage automobile :
Investissements à prévoir | Droit d’entrée (franchise) Dépôt de garantie (bail commercial) Installations, matériels et équipements Rayonnages et mobiliers Véhicule de prêt/remplacement |
Dépenses à chiffrer avec précision | Achats de matières et fournitures Rémunération du personnel Loyers immobiliers Petits outillages Assurances (responsabilité civile…) |
Autres aspects de la règlementation du métier
De nombreuses règles encadrent l’exercice de cette profession. Voici les principales d’entre elles :
- Respecter les normes prévues pour les établissements recevant du public (ERP),
- Afficher, à l’entrée du magasin et à l’accueil, les tarifs toutes taxes comprises (TTC),
- Proposer, pour la réparation de véhicules et sous certaines conditions, des pièces d’occasion,
- Délivrer une note aux clients particuliers qui ont commandé une prestation de 25 € au moins.