L’ouverture d’un cabinet de recrutement est un choix de carrière potentiellement intéressant pour de nombreux consultants dans ce domaine d’activité. La concrétisation d’un tel projet implique un travail de préparation, ainsi que plusieurs démarches pour lancer l’activité.
Ce guide proposé par Le Coin des Entrepreneurs vous explique tout ce qu’il faut savoir pour ouvrir votre cabinet de recrutement :
- Les cabinets de recrutement : activité, chiffres, code APE
- Le business plan d’ouverture d’un cabinet de recrutement
- Ouvrir un cabinet de recrutement : les choix juridiques et fiscaux
- Les démarches d’ouverture d’un cabinet de recrutement
Les cabinets de recrutement : activité, chiffres, code APE
Un cabinet de recrutement aide les entreprises à trouver les bonnes personnes pour pourvoir les postes sur lesquels elles ont des besoins d’embauche. Pour cela, le cabinet recherche, sélectionne et présente à l’entreprise cliente des candidats dont les profils correspondent au poste. Pour intervenir, le cabinet de recrutement est mandaté par son client. Le cabinet se rémunère généralement au succès, en facturant un pourcentage du salaire brut annuel du candidat embauché.
En France, on compte environ 1 700 cabinets de recrutement. Le secteur d’activité est en croissance. De nombreux cabinets sont spécialisés sur des métiers (la finance, la tech…). La majorité des cabinets de recrutement ont un chiffre d’affaires inférieur à 500 000 euros.
Plusieurs codes APE sont utilisés pour cette activité :
- 78.10Z Activités des agences de placement de main-d’œuvre
- 70.22Z Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion
Le business plan d’ouverture d’un cabinet de recrutement
La réalisation d’un business plan est une étape indispensable pour construire votre projet d’ouverture d’un cabinet de recrutement. Cela vous permet de structurer votre démarche, d’étudier la viabilité et la faisabilité du projet, ainsi que sa rentabilité et son équilibre financier.
Le chiffre d’affaires prévisionnel d’un cabinet de recrutement est composé des honoraires facturés aux clients. Souvent, le cabinet est rémunéré en cas de succès (success fee). Dans ce cas, il facture un pourcentage du salaire brut annuel du candidat embauché. Il est également possible de proposer des prestations facturées au forfait (plus rare en pratique).
Les tarifs sont librement négociés avec les clients. En général, sur un recrutement facturé au success fee, les honoraires se situent entre 15% et 20% du salaire brut annuel du salarié embauché. La notoriété du cabinet, et sa spécialité, peuvent ensuite permettre de facturer d’avantage. Des garanties de résultat peuvent être proposées aux clients, notamment le remplacement gratuit d’un candidat qui viendrait à quitter son poste avant la fin de sa période d’essai.
En matière d’investissement, un tel projet implique notamment des besoins dans les domaines suivants :
- Location d’un local professionnel,
- Agencement et aménagement du local professionnel,
- Mobilier de bureau et matériel informatique,
- Site internet, publicité et communication.
Pour développer l’activité, le recrutement de consultants est souvent nécessaire. Dans ce cas, il conviendra de budgétiser leurs salaires et leurs cotisations sociales, ainsi que leurs frais de déplacement et de télécommunication.
Ensuite, il faut budgétiser tous les frais de fonctionnement de l’entreprise. Parmi ces dépenses, nous retrouvons notamment : l’entretien du local, les fournitures de bureau, les charges de personnel, les frais d’assurance, les frais de gestion (expert-comptable, frais bancaires…), la publicité et les frais de déplacements.
Enfin, concernant la fiscalité et les cotisations sociales du chef d’entreprise, tout dépendra des choix fiscaux réalisés lors de la création de l’entreprise. Ces éléments doivent être incorporés dans le business plan.
Ouvrir un cabinet de recrutement : les choix juridiques et fiscaux
Les options à votre disposition pour le choix de la forme juridique de votre cabinet de recrutement dépendent du nombre de participants. Ensuite, la forme juridique choisie déterminera vos possibilités en matière d’imposition des bénéfices.
Vous ouvrez seul votre cabinet de recrutement
Si vous démarrez votre activité seul, vous aurez le choix entre la création :
- d’une entreprise individuelle, qui peut éventuellement prendre la forme d’une EIRL,
- d’une EURL, qui est une SARL à un seul associé
- ou d’une SASU, qui est une SAS à un seul associé.
Le tableau ci-dessous vous propose une comparaison rapide entre ces trois formes juridiques :
Caractéristiques | Entreprise individuelle | EURL | SASU |
---|---|---|---|
Entité juridique | Exercice en nom propre | Création d’une société | Création d’une société |
Responsabilité de l’entrepreneur | Responsabilité totale et indéfinie envers les créanciers professionnels (sauf option pour l’EIRL) | Responsabilité limitée au montant des apports | Responsabilité limitée au montant des apports |
Formalités de création | Déclaration de création d’activité | Constitution d’une société (rédaction des statuts, apports en capital, annonce légale…) + déclaration de création d’une société | Constitution d’une société (rédaction des statuts, apports en capital, annonce légale…) + déclaration de création d’une société |
Régime social des dirigeants | Sécurité sociale des indépendants | Sécurité sociale des indépendants pour les gérants associés uniques. Régime général de la sécurité sociale pour les gérants non associés | Régime général de la sécurité sociale |
Imposition des bénéfices | Imposition des bénéfices à l’IR au nom de l’entrepreneur individuel (option possible pour l’IS pour les EIRL) | Par défaut, imposition au régime des sociétés de personnes (à l’IR). Option possible pour l’impôt sur les sociétés. | Par défaut, imposition à l’impôt sur les sociétés. Option possible pour le régime des sociétés de personnes (à l’IR) pendant 5 exercices maximum |
Formalités de fermeture | Déclaration de radiation au greffe | Procédure de dissolution liquidation nécessaire | Procédure de dissolution liquidation nécessaire |
Pour aller plus loin, vous pouvez consulter ce dossier : Créer son entreprise seul.
Vous ouvrez votre cabinet de recrutement avec des associés
Si vous envisagez de vous associer avec des partenaires pour monter votre cabinet de recrutement, vos deux principales options sont la création d’une SARL et la création d’une SAS. D’un point de vue fiscal, ces deux formes juridiques offrent globalement les mêmes possibilités en matière d’imposition des bénéfices.
Le tableau ci-dessous vous propose une comparaison rapide entre ces deux formes juridiques :
Caractéristiques | SARL | SAS |
---|---|---|
Nombre d’associés | Entre 1 et 100 | 1 ou plus (pas de maximum) |
Capital social | Fixé librement dans les statuts. Composé d’apports en numéraire et/ou d’apports en nature. Réparti en parts sociales entre les associés | Fixé dans les statuts (libre). Composé d’apports en numéraire et/ou d’apports en nature. Réparti en actions entre les associés (plusieurs catégories d’actions possibles) |
Libération des apports en numéraire | Libération de 20% minimum lors de la constitution. Le surplus éventuel est libéré dans les 5 ans | Libération de la moitié minimum lors de la constitution. Le surplus éventuel est libéré dans les 5 ans |
Rédaction et contenu des statuts | Le fonctionnement des SARL est assez bien encadré par la loi. Le cadre est sécurisant pour les associés | Les associés d’une SAS ont beaucoup de libertés pour organiser le fonctionnement de la société. |
Régime social des dirigeants | Sécurité sociale des indépendants pour les gérants majoritaires. Régime général de la sécurité sociale pour les autres gérants | Régime général de la sécurité sociale pour tous les dirigeants |
Imposition des bénéfices | Par défaut, imposition à l’impôt sur les sociétés. Option possible pour le régime des sociétés de personnes pendant 5 exercices maximum (ou sans limitation pour les SARL familiales) | Par défaut, imposition à l’impôt sur les sociétés. Option possible pour le régime des sociétés de personnes pendant 5 exercices maximum |
Pour aller plus loin, vous pouvez consulter ce dossier : Choisir entre la SARL et la SAS. D’autres formes juridiques existent. Toutefois, elles sont très peu utilisées en pratique :
- la SNC est une forme juridique de société particulièrement risquée,
- la SA (Société Anonyme) est une organisation lourde à faire fonctionner,
- les SCP (Sociétés Civile Professionnelles) sont réservées aux professions libérales réglementées.
Les démarches d’ouverture d’un cabinet de recrutement
Pour ouvrir et lancer votre activité, plusieurs démarches importantes sont nécessaires.
Trouver des locaux pour y installer votre cabinet de recrutement
Pour ouvrir un cabinet de recrutement, il est indispensable de trouver des locaux professionnels. Ces locaux doivent être parfaitement situés, et permettre d’accueillir vos clients, ainsi que les candidats pour les postes, dans de bonnes conditions.
Accomplir les formalités d’immatriculation de votre entreprise
Afin de donner une existence légale à votre entreprise, vous devez accomplir des formalités d’immatriculation. Leur consistance dépendra directement de la forme juridique de votre entreprise.
Vous pouvez vous informer sur ces démarches ici :
Ne pas oublier d’assurer votre activité professionnelle
Pour exercer votre activité en tout sécurité, n’oubliez pas de souscrire une assurance responsabilité civile professionnelle. En fonction de votre projet, d’autres assurances pourront être indispensables.
Créer les outils de communication du cabinet de recrutement
Un cabinet de recrutement a besoin de communiquer pour se développer. Un site internet est aujourd’hui primordial. Une présence active sur les réseaux sociaux peut constituer un véritable avantage.
Le développement de votre site internet professionnel doit être réalisé avant le lancement de votre activité. De préférence, il faut s’y prendre plusieurs mois à l’avance. En effet, un projet web peut prendre du temps à se concrétiser.