Souvent, des associés s’engagent trop rapidement dans leur projet de création d’entreprise sans prendre le temps de réfléchir suffisamment à propos de leur association. Pourtant, il s’agit d’une phase indispensable pour la création d’une société à plusieurs associés.
Sans réflexion suffisante au départ, des problèmes entre associés peuvent survenir rapidement : motivations différentes, manque d’implication, compétences manquantes, objectifs incompatibles… De plus, certains événements peuvent exacerber ces tensions, notamment en cas de difficultés au niveau de l’activité. Il est donc primordial de réfléchir et de se poser les bonnes questions avant de s’associer pour créer une société.
- S’associer pour créer une société : les points à aborder
- Vérification de la cohérence du profil de chaque associé
- Réflexions sur le fonctionnement de la future société
- Identification des conflits potentiels et réflexion sur les solutions préventives
S’associer pour créer une société : les points à aborder
Avant de s’associer pour créer une société, les porteurs de projet doivent prendre le temps de réfléchir. Plusieurs phases de réflexions sont indispensables, parmi lesquelles :
- Avant la création de la société : vérification que l’association envisagée est une bonne association pour mener le projet.
- Pour la mise en place du projet : se mettre tous d’accord sur le fonctionnement de la future société.
- Après la création de la société : identification des conflits qui pourraient survenir et mise en place des outils juridiques adéquats.
Vérification de la cohérence du profil de chaque associé
Cette première phase est très importante. Il s’agit de s’assurer que l’équipe projet est cohérente. Chaque membre de l’équipe doit :
- Avoir une place dans le projet,
- Exprimer des motivations et des objectifs compatibles avec celles des autres membres,
- Détenir des compétences et/ou des moyens nécessaires au projet.
Avant de s’associer pour créer une société, les porteurs de projet doivent prendre le temps de réfléchir et d’échanger. Voici, pour chaque associé, quelques questions auxquelles il faut répondre :
- Quelles sont ses motivations et quel est son objectif à travers le projet ?
- Quels sont ses moyens financiers et quels sont ses besoins financiers ?
- Quelles sont ses compétences ?
- Quels sont ses points forts et ses points faibles ?
- Quel est son profil psychologique ?
- Quel est le rôle qu’il souhaite occuper au sein de la nouvelle société ?
- Est-il indispensable au projet de création d’entreprise ?
Réflexions sur le fonctionnement de la future société
Ensuite, avant de réunir des associés et de décider de créer une société, il faut nécessairement que tout le monde soit d’accord sur l’organisation qui sera mise en place. Le fonctionnement de la future société doit être clair dès le départ. Voici quelques points à aborder :
- Qui sont les associés actifs (qui participeront à l’activité) et les associés passifs (qui se limitent à apporter des capitaux) ?
- Qui sont les dirigeants de la société ?
- Quelles sont les éventuelles limitations de pouvoir pour les dirigeants et que quels types de décisions l’accord préalable des associés est-il nécessaire ?
- Quel est le poids de chaque associé dans la société (pourcentage de participation et droits) ?
- Quelles sont les informations auxquelles chaque associé peut avoir accès ?
- Comment sont prises les décisions par les associés de la société ?
- Comment fonctionnent les entrées et les sorties d’associés ?
Identification des conflits potentiels et réflexion sur les solutions préventives
Différents scénarios peuvent générer des divergences entre les associés. Celles-ci auront, en fonction de leur nature, des conséquences plus ou moins graves pour la société. Voici quelques exemples :
- Si la société est rentable, l’utilisation des excédents peut être une source de conflit. Certains associés voudront peut-être augmenter leur rémunération alors que d’autres préféreront investir pour se développer ou économiser par sécurité.
- Lorsque l’activité est en développement et qu’elle intéresse des acquéreurs, certains associés pourraient envisager de vendre leur participation alors que d’autres ne seront pas d’accord.
- En cas de difficultés, financières ou autres, certains associés pourraient s’investir d’avantage pour redresser la situation, alors que d’autres envisageront peut-être de quitter ou de stopper l’aventure.
Les futurs associés doivent prendre le temps d’échanger à propos de différents scénarios auxquels ils pourraient être confrontés et qui pourraient occasionner un conflit. Ces réflexions permettent d’anticiper les problèmes et de prévoir des solutions.
En effet, il existe des outils juridiques qui permettent de gérer efficacement les conflits entre associés. Les solutions sont mises en place dans le souci de préserver la société en priorité. Nous évoquons ce point dans ce dossier : gérer les conflits entre associés. Pour cette étape, il est conseillé de se faire accompagner par un avocat en droit des affaires.
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