Parfois, un créateur d’entreprise doit s’associer avec d’autres personnes par obligation. Mais, dans d’autres cas, il a le choix. Quoiqu’il en soit, vous devez vous demander si l’association envisagée s’avère judicieuse et viable. En pratique, certains éléments de réflexion vous permettront d’apporter une réponse à cette question cruciale. Voici 5 questions que vous devez vous poser avant de vous associer.
Êtes-vous fait pour vous associer ?
S’associer avec d’autres personnes au sein d’une société est une décision extrêmement importante. On l’assimile généralement à un mariage. Or, l’union, de façon générale, n’est pas donnée à tout le monde et vous devez être conscient de ce que cela implique.
Vous ne prendrez pas les décisions seuls. Vous devrez nécessairement prendre en compte les avis de votre – ou vos – associé(s). Cette concertation occasionnera probablement des conflits et donnera lieu à des concessions/compromis. Êtes-vous bien à l’aise avec ces principes ?
Vous serez certainement amené à partager les bénéfices qui résultent de cette association, mais vous pourriez aussi en essuyer les plâtres. Vous exposerez au risque de perdre de l’argent sans être le seul décisionnaire. Êtes-vous prêt à partager votre responsabilité avec d’autres personnes ?
Poursuivez-vous les mêmes objectifs que vos futurs associés ?
La réussite d’un projet entrepreneurial suppose une vision commune. Vous devez vous assurer que vous poursuivez les mêmes objectifs à court, moyen et idéalement long terme. Car ces derniers peuvent différer et cela peut, dans certains cas, être fatal…
Pour vous, il s’agit peut-être du projet de votre vie. Dès lors, vous comptez certainement vous y investir corps et âme et ne pas revendre votre affaire avant un certain temps. D’autres (notamment des investisseurs) pourraient envisagez une revente à un horizon plus court-termiste.
L’idée est d’avancer dans une direction similaire. Les objectifs, même s’ils diffèrent, ne sont pas forcément incompatibles. Vous devez vous arranger pour les faire concorder car, dans le cas contraire, des points de discorde vont rapidement émerger….
Êtes-vous prêt à ouvrir votre capital à d’autres personnes ?
Seul, vous pourriez posséder l’intégralité du capital de votre société. Ainsi, vous détiendrez tous les titres (parts sociales ou actions). Cela vous permettrait notamment de percevoir l’intégralité des bénéfices réalisés et de demeurer l’unique décisionnaire des orientations stratégiques de votre entreprise.
En groupe, il vous faudra répartir le capital et partager les droits de vote avec vos associés. Les décisions se prendront à plusieurs, dans des conditions prévues par les statuts ou la Loi. Également, les bénéfices seront répartis proportionnellement à la participation de chacun. Enfin, le dirigeant (gérant ou président) devra rendre des comptes à tous les associés….
Dans le pire des cas, gardez à l’esprit que vous pouvez commencer l’aventure seul (au sein d’une SASU ou d’une EURL par exemple) et faire entrer ultérieurement d’autres associés. Dans ces structures, le passage en une structure à plusieurs associés (SAS ou SARL) s’avère plutôt simple à opérer.
Qu’attendez-vous de votre (vos) futur(s) associé(s) ?
Avant de vous associer, vous devez faire un point sur votre degré d’engagement personnel. Mais vous devez également savoir ce que vous attendez précisément de vos associés. Au passage, il vous faut également prendre connaissance de ce que vos futurs associés attendent de vous.
Quel sera votre rôle ainsi que celui de vos associés (leader, suiveur, co-décisionnaires) ? Combien de temps allez-vous dédier à ce projet ? Accepteriez-vous que vos associés consacrent une partie de leur temps à d’autres projets ? Etc.
L’association est-elle vraiment nécessaire ?
Votre future association ne doit pas être subie, être doit être voulue, c’est-à-dire désirée. Dans le cas contraire, vous devez envisager d’autres pistes. Les alternatives dont vous disposez dépendent de plusieurs paramètres et notamment de la motivation première de l’association.
Si, les motivations de l’association sont uniquement d’ordre financier, pourquoi ne pas déposer une demande de prêt bancaire professionnel ? Si vous recherchez des compétences, l’embauche d’un ou plusieurs salariés ne suffirait-elle pas, tout simplement ?
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