L’Institut National des Statistiques et des Études Économiques (INSEE) a publié, en septembre 2020, un rapport sur les créations d’entreprises de 2018. Il synthétise les résultats – plutôt intéressants – d’une enquête menée sur près de 120 000 entreprises au cours du 1er semestre 2018. Voici les principaux enseignements de cette enquête effectuée à grande échelle. Attention, tous les résultats doivent être relativisés car la Covid a généré, entre temps, une crise sans précédent…
Le profil type du créateur d’entreprise en 2018
Il n’est pas question ici de dresser le portait robot du créateur d’entreprise. Simplement, il s’agit d’une analyse, à posteriori, du profil des créateurs d’entreprises de 2018. Précision utile : les informations communiquées ci-dessous n’ont pas de caractère universel, ni prédictif…
Majoritairement, ce sont des hommes (70%) issus du secteur privé dans lequel ils exerc(ai)ent un emploi salarié (35%) et détenant un diplôme de niveau supérieur : un diplôme universitaire de 3ème cycle (19%) ou un CAP/BEP (15%).
Autre fait remarquable : un tiers des créateurs de 2018 avait déjà créé une autre entreprise avant cette année là. D’ailleurs plus de 40% d’entre eux continuent d’exercer leurs fonctions simultanément dans les deux structures.
Les chômeurs ne représentent plus « que » 20% des créateurs en 2018 (contre plus de 30% en 2010). La part des femmes reste stable par rapport à la précédente enquête, à environ 30%.
La motivation première de la création: la volonté d’être indépendant
Les questionnaires émis par l’INSEE portaient notamment sur les motivations qui avaient poussé les créateurs à entreprendre en 2018. Parmi les réponses – cumulatives – figuraient notamment :
- Le souhait d’être indépendant,
- Le désir d’affronter de nouveaux défis,
- La perspective d’augmenter ses revenus,
- Ou la contrainte.
Plus de la moitié des créateurs (62%) ont choisi de passer à l’acte pour être indépendants. 44% des personnes interrogées ont aussi voulu faire cela pour se lancer un nouveau défi.
La plupart des projets reposent sur les bras d’une seule personne
Une seule personne est à l’origine du projet pour plus de deux créations d’entreprise sur trois (68%). Les projets regroupent deux personnes ou moins représentent la quasi-totalité des créations de 2018 (90%).
Les avantages de l’association se vérifient encore une fois puisque les projets à plusieurs démarrent plus facilement et avec davantage de moyens financiers.
L’entourage du créateur d’entreprise reste son principal appui
La moitié des créateurs d’entreprises de 2018 ont précisé avoir reçu comme principal appui celui de leur entourage personnel (famille, ami…).
Seulement 22% des personnes interrogées ont déclaré avoir monté leur projet de création d’entreprise seul, c’est-à-dire sans aucun appui.
Les projets lancés mobilisent généralement peu de moyens financiers
Les statistiques financières fournies par l’INSEE sont assez intéressantes à ce niveau. On apprend dans le rapport qu’environ une création sur huit (13%) s’est effectuée sans aucun moyen financier.
En moyenne, plus d’une création sur deux (51%) a nécessite moins de 8 000 euros de moyens financiers. Les trois quart des créateurs (76%) ont, par ailleurs, eu besoin de moins de 40 000 euros pour lancer leur activité.
Les créations ont, pour la plupart été aidées financièrement
Près de quatre créateurs sur dix (39%) ont bénéficié d’au moins un dispositif d’aide en 2018. L’ACCRE est l’aide la plus versée pour ce millésime, et de loin (33%).
Derrière elle, on retrouve l’ARCE (9%). Les aides locales, régionales ou départementales ont été beaucoup moins fréquentes. Même chose pour le NACRE…
L’accomplissement des formalités légales freine encore l’entrepreneuriat
La plupart des entrepreneurs ont annoncé avoir rencontré des difficultés au cours de leur parcours de création d’entreprise. Le principal problème soulevé est l’accomplissement des formalités juridiques de création d’entreprise.
Ainsi, 43% des entrepreneurs interrogés ont déclaré qu’ils les considéraient comme un frein majeur, malgré les allégements entrés en vigueur depuis ces dernières années. La règlementation du secteur d’activité de l’entreprise constitue la seconde cause (23%).