L’Institut National des Statistiques et des Études Économiques (INSEE) suit, par période de 5 années, les différentes générations d’entreprises et analyse leur taux de survie à deux horizons : à trois ans et à cinq ans. Voici les statistiques et analyses, arrêtées en 2019, des entreprises créées en France en 2014 ainsi que les principales caractéristiques des entreprises encore en activité à cette date.
Remarque importante : l’étude ne porte pas sur les micro-entrepreneurs, c’est-à-dire les entrepreneurs individuels qui ont opté pour le régime micro-entreprise (micro-BIC ou micro-BNC). Les activités agricoles n’entrent pas non plus dans le périmètre de l’étude.
L’étude et les statistiques complètes sont accessibles ici : https://www.insee.fr/fr/statistiques/5353768.
Le taux de survie à 3 ans des entreprises récemment créées
Le rapport de l’INSEE indique, tout d’abord, que plus de 9 entreprises sur 10 créées en 2014 ont survécu à l’issue de leur première année d’activité. Au bout de 3 ans, 74% d’entre elles sont encore actives. Ce taux est en très légère hausse, puisqu’il s’établissait à 72% lors de la précédente étude effectuée sur l’année 2010.
Précision : le taux de pérennité s’obtient en effectuant un rapport entre le nombre d’entreprises créées au cours d’une année ayant atteint leur 3ème (ou leur 5ème) anniversaire et le nombre total d’entreprises créées au cours de l’année considérée.
En moyenne, un peu moins de 9% des entreprises créées en 2014 ont disparu chaque année, au cours des trois années qui ont suivi. Ces statistiques confirment, à peu de choses près, celles de la précédente étude de l’INSEE. Le cap des 3 ans est fatidique pour les entreprises récemment créées puisque plus d’une entreprise sur quatre y disparaît.
Le taux de survie à 5 ans des entreprises récemment créées
En 2019, 61% des entreprises créées en 2014 sont encore actives. L’INSEE indique que cette proportion reste stable par rapport à la précédente étude, qui ciblait la génération d’entreprises créées en 2010. Ce taux s’élevait, à l’époque, à 60%.
Attention, « actives » ne signifie pas forcément « en bonne santé ». En effet, parmi les entreprises de 2014 encore actives en 2019, 21% se trouvent en difficulté et tentent de sauvegarder leur activité.
Ensuite, on distingue essentiellement les sociétés innovantes et investisseuses qui cherchent à accroître fortement leur activité (35%) et les entreprises « satisfaites de leur niveau d’activité » (34%) qui recherchent la stabilité économique.
Les facteurs qui augmentent le taux de survie d’une entreprise
L’étude met en avant les caractéristiques des entreprises qui survivent mieux que les autres. Différents facteurs entrent en jeu :
- L’expérience du porteur de projet dans le secteur d’activité,
- Les moyens financiers investis lors du lancement de l’activité,
- Le statut juridique choisi pour l’entreprise,
- La taille de la commune d’implantation,
- Et le secteur d’activité de l’entreprise.
Sans que cela ne puisse présager de la réussite d’un projet de création d’entreprise, on peut notamment tirer de cette analyse les conclusions suivantes :
- Au plus l’équipe projet dispose d’expérience dans le métier, au plus l’entreprise a de chances d’être pérenne,
- Les entreprises dotées d’importants moyens financiers survivent plus longtemps (plus de 80 000 euros),
- Une société a presque deux fois plus de chances d’être pérenne à cinq ans qu’une entreprise individuelle classique,
- Les secteurs d’activité de l’enseignement, la santé et l’action sociale présente le taux de pérennité le plus élevé,
- Créer une entreprise dans une commune urbaine diminue les chances de pérennité (-40% à Paris par exemple).
